Coincée dans la corne du Pays Basque français, il existe une vallée qui constitue un cas unique en droit international. Car c’est un territoire coincé et isolé que l’on nomme le Pays de Quint en France ou Quinto Real en Espagne. Cet article vous invite à mieux le connaître.
Qu’est-ce que le Pays de Quint?
Le Pays de Quint (Kintoa en basque) est une enclave française en territoire espagnol. Par ailleurs c’est une zone de pâturage et de bois sur laquelle sont bâties 9 maisons et qui s’étend sur 2 à 6 km pour une surface de 2500 hectares.
Comment se rendre au Pays de Quint?
Plan 1
Ne cherchez pas le Pays de Quint, parce qu’il n’est jamais indiqué. Si vous venez de Saint Jean Pied de Port, qui est l’étape incontournable pour le chemin de Compostelle, il faut passer par Saint Etienne de Baïgorry. Une fois dans ce bourg prenez la direction des Aldudes.
Et à la sortie du village, une fois passée la boutique Pierre Oteiza, prendre la première route à droite qui passe devant le saloir à jambons, et prenez la route du col qui vous conduit à Pampelune.
Ainsi vous traversez le quartier d’Eznazu. Et, juste avant le poste frontière matérialisé par la venta Baztan, vous prenez la petite route à gauche qui entre dans le Pays de Quint.
Plan 2
Mais il existe un autre accès par Urepel. Le bourg s’étant érigé à la confluence de la Nive et de la rivière du Kintoa, l’entrée dans le Pays de Quint s’effectue en face de l’église d’Urepel, tout près du restaurant C’Vall, en empruntant la D158 le long de la rivière qui s’appelle aussi Lohitzeko erreka.
D’où vient le nom Pays de Quint?
Le Pays de Quint est composé des vallées des Aldudes, du Baztan et de l’Erro. Il doit son nom à l’impôt ordonné en 1237 par la couronne de Navarre. Ce territoire de pâturages indivises accueillait les troupeaux de porcs en transhumance. C’est alors qu’un porc sur 5 était alors prélevé au titre de l’impôt de Quint, appelé Kinto Real en espagnol et Kintoa en basque.
Comment est né le Pays de Quint?
Au 16ème siècle les aînés de Saint Etienne de Baigorry reçoivent en héritage la propriété familiale. En conséquence, les cadets doivent, soit devenir prêtres, soit s’exiler à l’étranger où ils trouvent du travail et fondent une famille. Parceque cette pratique est justifiée pour ne pas morceler l’héritage familial. Mais certains cadets ne souhaitent pas quitter le pays. Alors ils s’installent dans les hauteurs du Kintoa et crééent les bourgs de Banca, les Aldudes et Urepel.
En 1615 un accord entre le France et l’Espagne supprime l’impôt féodal. En 1785, sur la toile de fond de bagarres récurrentes, un nouvel accord franco-espagnol trace une frontière au milieu du Pays de Quint coupant en deux les zones d’estives dévolues à l’élevage porcin et ovin. Mais ce compromis continue d’agiter les esprits.
C’est en 1856 que le traité de Bayonne entre Napoléon III et Isabelle II fixe les règles encore en vigueur aujourd’hui. C’est à dire qu’il confirme la la frontière de 1785 et la fin de l’indivision des pâturages.
C’est ainsi que la France conserve la vallée des Aldudes et les bergers français obtiennent le droit de jouissance des pâturages du Pays de Quint côté espagnol moyennant une redevance annuelle payée par la France.
Le Pays de Quint est-il habité?
Il n’y a pas de village sur le millier d’hectares de bois et de pâturages escarpés. Mais neuf maisons sont disséminées, dont une a été récemment vendue à une ressortissante espagnole qui aurait vécu en Allemagne. Une autre maison est en vente. Il s’agit de l’ancienne caserne de la Garda Civile actuellement en restauration. Son usage est pour l’instant mal défini.
Comment est administré le Pays de Quint?
Les foyers paient l’impôt foncier à l’administration navarraise, mais tous les habitants qui résident sur le territoire, quelle que soit leur nationalité, dépendent de la municipalité d’Urepel (Pyrennées Atlantiques). C’est ainsi qu’ils paient l’impôt sur le revenu et les charges sociales en France.
Par ailleurs les habitants sont scolarisés en France où ils faisaient leur service militaire. Et ils bénéficient de l’eau, des accès routiers, de l’électricité, ainsi que de la Poste de la République grâce à la bienveillance des différentes autorités administratives françaises. Ils votent à Urepel, c’est à dire sur le territoire français.
Où dormir dans le voisinage du Pays de Quint?
Hotel Logis de France Hotel Restaurant ERREGUINA.
A Banca dans la vallée des Alduldes ce site est incontournable. Cette auberge basque est tenue par une famille. Le logement, la nourriture et la vue sont incomparables. Le rapport qualité-prix est exemplaire.
Auberge BIDARTEA 05 59 37 58 33
Où manger en bordure du Pays de Quint?
Ferme auberge Menta à Esnazu
Il y a cinq chambres à louer à l’auberge. Je conseille de réserver longtemps à l’avance car elles sont très demandées. Dans la vallée des Aldudes, à deux pas de la frontière espagnole, la ferme auberge Menta est mon étape préférée.
Pour quatre raisons:
L’exposition:
De la terrasse du restaurant on a une vue à 180° sur la montagne. Par temps ensoleillé la vue est exceptionnelle.
Pour la cuisine:
Elle est élaborée à partir des produits de la ferme (que l’on peut visiter quand le bétail n’est pas en pâturages dans les estives) . Viande de porc, veau, agneau, mouton.
Pour aller nourrir les porcs:
Il s’agit de porcs basques « Kintoa » disséminés dans la montagne mais qui sont toujours à l’heure pour les deux distributions journalières de supplément alimentaire. En revanche quand arrive la bétaillère pour les emmener à l’abattoir ils se cachent.
Pour assister à la traite des brebis « manech ».
La-haut dans la cabane-laiterie où la bergère effectue la traite deux fois par jour puis fabrique les fromages destine, vous pouvez voir passer les randonneurs de GR12 qui travers les Pyrénées d’Ouest en Est. A l’auberge vous pouvez acheter du fromage d’estive.
Venta Baztan
La venta BAZTAN est située à l’entrée du pays Quint. La partie restauration propose : sangria maison, assiettes composées, sandwichs, et charcuterie en service continu toute la journée
Quelles sont les étapes sur la route du Pays de Quint?
La Truite de BanKa
La ferme aquacole de Banka est installée sur le site d’un ancien moulin du XIXe siècle. Le torrent de la rivière balaye les bassins de pierre permettant à la truite d’évoluer dans un milieu semi sauvage.
Boutique et visite libre gratuite pour particuliers : du lundi au samedi de 8h30 a 12h30 et de 14h a 18 h. Visite guidée et payante pour les groupes (sur rendez-vous uniquement) :du lundi au vendredi inclus.
Parcours découverte du Porc de Kintoa chez Peyo Oteiza
Peyo Oteiza a inventé le sentier de découverte du porc noir et blanc de race basque élevé en plein air. Cette balade gratuite et démarre du magasin. Durant plus d’une heure, de balade à pied ou à dos d’ânes, de la maternité jusqu’aux flancs des montagnes, on découvre cette race rustique et locale jadis oubliée.
Munissez-vous de bonnes chaussures de marche et d’un bâton. Aidé d’un plan offert dans la boutique, vous allez observer les blondes d’Aquitaine, les pottoks et les brebis manech à tête noire (race locale).
La marque d’Urepel
Au mois de mai, avant la monté des troupeaux aux pâturages, devant l’église du village, les vaches françaises qui vont brouter sur le territoire espagnol sont marquées au fer rouge sur le flanc gauche VE pour « Vallée d’Erro » tandis que les vaches espagnoles sont marquées de la même façon sur le côté droit.
Ces éleveurs français propriétaires des troupeaux marqués pour être admis dans pâturages riches de Sorogain au-dessus de 1000m dans la partie méridionale du Kintoa doivent payer le droit de pacage à la municipalité d’Erro en Haute Navarre espagnole.
Par ailleurs c’est « la route de Sorogain » et le col de Aztakarri qui permettent de basculer vers les villages navarrais. Ne manquez pas cette découverte car elle vous offre une vue exceptionnelle sur les pâturages séparés par une barrière de l’Espagne et du Pays de Quint.
Sur les conseil de l’ancien maire Michel Ernaga je vous indique une variante du chemin de Compostelle passant par Urepel. Alors vous n’avez qu’à suivre le guide;-)
L’insolite histoire de Pascal Zubillaga
Pascal Zubillaga habitait le Pays de Quint. Il n’a que 17 ans en 1935 quand la garda civile l’enrôle de force dans la guerre d’Espagne. ll est d’abord affecté à Eugi puis à Pampelune. Il déserte pour échapper à l’emprise des militaires franquistes et va trouver refuge côté français à Urepel.
En 1938 il est appelé au service militaire de la France. En 1939 il est mobilisé dans les troupes françaises. Blessé dans le nord de la France il est fait prisonnier en 1940.
Pendant 3 ans il est fait prisonnier en Prusse orientale près de la frontière russe. Puis il est intégré au service du travail obligatoire près de Baigorri. Retour à la case départ au pied du territoire du Pays de Quint qui l’a vu naître.
Merci pour ces encouragements amis des Aldudes
Tout comme pour le cochon’ tout est bon dans cette description du pays quint. Une halte s’impose chez Pierre Oteiza… son jésus est délicieux. Fėlicitations à l’auteur Monsieur Pierre Salviac de la part d’un catalan d’Iholdy
Un catalan d’Iholdy qui fait un très bon vinaigre de figue;-) Pierre Salviac
TRES BIEN !! A QUAND UN REPORTAGE SUR TARTAS VILLE HAUTE ET TARTAS VILLE BASSE ET SON CELEBRE DE RUGBY, LA PÉDALE TARUSATE ?